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Hambourg
En vrai, depuis que nous sommes en Allemagne je pense à la guerre.
Celle de 14, celle de 40.
Est-ce parce que je m'appelle Schneider ? Parce que mon père a été quasiment élevé par une grand '-mère qui a pleuré toute sa vie son Raoul mort en juin 18 ? Parce que mes parents n'étaient plus des enfants pendant la seconde guerre, ce qui me l'a toujours rendue proche ?
Est-ce parce que je viens de finir "Des gens très bien" d'Alexandre Jardin, livre que j'ai acheté début juillet et qui m'a valu un échange approfondi et précieux avec la pharmacienne de Brie-Comte-Robert, fille de résistante ?
Respect à Alexandre Jardin pour son courage. Je partage avec lui la difficulté d'avoir eu des grands-parents maternels très pétainistes, ainsi qu'une interrogation récurrente sur ma possible judéité. Son bouquin m'a retourné les tripes violemment.
En franchissant la frontière, gardant présent à l'esprit que nous sommes au centième anniversaire de la vieille guerre, j'ai été saisie par la pensée du carnage réciproque, des dégâts intensément collatéraux.
Il y a autant d'arrière petites filles, comme moi marquées par les milliers de morts imbéciles du front, de l'autre côté du Rhin qu'en France.
Le recul du temps accentue le miroir.
En arrivant à Hambourg, j'ai trouvé le monument aux morts de la ville.
Je me suis demandé où se trouve celui de Paris.
"40 000 fils de cette ville ont donné leur vie pour vous"
Nous sommes montés dans la tour Saint Nicolas, seule subsistante d'une église flanquée par terre en 43 par les bombardements anglais alors qu'elle avait été reconstruite intégralement vers 1870. D'en haut nous avons découvert le ports d'Hambourg à travers les échafaudages et c'est là qu'étaient affichées les images de la ville en ruine. Dans l'ascenseur, j'ai fait sans le vouloir cette photo de la lumière en forme de croix pattée, symbole des chevaliers teutoniques à l'origine, présente dans l'univers militaire allemand encore aujourd'hui.
En haut de la tour nous avons aperçu l'immense port veillé par un profil aquilin.
L'ahurissant gigantisme du port d'Hambourg nous a permis de basculer sans transition dans le 21ème siècle.
Bienvenue dans un univers parallèle, proche de celui de la Guerre (encore !) des Etoiles. Une vaste station mécanisée aux vaisseaux titanesques, dans un enchevêtrement de droïdes de toutes tailles, avec déréalisation des dimensions...
Les petit cubes sont des 38 tonnes, les "fenwicks" déplacent les petits cubes, le petit monsieur de la cabine, perdu dans l'immensité, soulève les 38 tonnes à plus de 50 mètres du sol en quelques secondes.
Ce qui est paradoxal, c'est que pour cette activité répétitive, systématique et peu créative, il dispose de ces moyens pharaoniques et exceptionnels (et j'imagine qu'on demande des qualifications sérieuses au conducteur de cet engin invraisemblable).
Un super robot faramineux de précision, de surpuissance et d'innovation technologique. Tout ça pour faire une seule opération : ranger des cubes ! même s'il existe une petite variante : remplir et/ou vider le bateau !!
Le monde des droïdes...
Découverte en images animées.
Hambourg est en chantier, on construit beaucoup, avec des prises de risques architecturales intéressantes...
Pour la météo, il semble que la variabilité soit la règle. Nous sommes partis sous un ciel plombé et finalement nous avons eu cette belle lumière. Ceci nous prépare pour l'Islande.
Si vous voyez des photos ensoleillées, n'en déduisez pas un peu hâtivement que le nord de l'Europe ressemble à la Côte d'Azur, nous ne sortons pas souvent l'objectif sous la pluie...
"Si vous n'aimez pas le temps qu'il fait, attendez quelques instants"
LA RUBRIQUE D'ERIC
Vu sur le chemin...
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